jeudi 29 janvier 2009

72 - Mon identité poétique



Vidéo : "Des chats, des trains et des hommes"

Sous les scintillements de la nuit constellée d'étoiles, je caracole sur ma cavale. La neige soulevée par les sabots de l'animal tourbillonne dans son sillage, entraînée par le vent. La poudre fine projetée en l'air m'enveloppe en formant tout autour de moi des myriades d'éclats argentés et semble se confondre avec les poussières célestes qui luisent au-dessus la sainte et éternelle Russie.

Je suis le fils de la toundra, l'enfant des neiges, l'héritier des plaines glacées, le chantre des pays d'hiver, le passager des terres gelées. Je n'ai pas vraiment de nom. Je suis l'originel Cosaque. Depuis des siècles je sillonne les étendues sans fin d'un monde d'écume et de solitude, ainsi qu'un immortel cavalier. Je suis le reflet incarné des impérissables légendes, le danseur des blancs espaces, et c'est pourquoi je ne puis mourir. Heureux, j'erre à n'en plus finir dans cet univers immaculé, franchissant lacs gelés, traversant forêts, parcourant steppes à la poursuite de l'horizon, toujours en quête de chevauchées fantastiques, ivre de vent, de neige et d'étoiles.

Chaque nuit ma monture m'emporte vers les neiges lointaines inconnues des hommes. Je n'ai pas d'autre but, d'autre joie, d'autre destin que de chevaucher dans les immensités silencieuses et gelées. Astre fabuleux des paysages givrés, je ne mange pas, ne bois pas, ne dors jamais et suis plus vivant qu'un prince. Je puise mes forces dans la contemplation des grands froids.

Je suis l'Ange de la Russie.

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